Les Stalkerwares : Un phénomène en évolution

Afin de sensibiliser et de protéger les utilisateurs contre le danger des logiciels espions, Kaspersky a organisé une table ronde en ligne avec des représentants du Centre Hubertine Auclert, de la Préfecture de Police de Paris, et l’influenceuse Chloé (@TheGingerChloé).

Evénement anti-stalkerware

Depuis quelques années, on assiste à une recrudescence du problème des logiciels espions de harcèlement (stalkerware). Les associations et les organisations à but non lucratif sont confrontées à un nombre croissant de victimes en souffrance qui cherchent de l’aide. Les entreprises expertes en cybersécurité détectent de la même manière une augmentation constante de ces applications nuisibles.

Afin de prémunir les utilisateurs contre ce danger et de les sensibiliser, nous avons traité de ce sujet préoccupant lors d’une table ronde en ligne avec des représentants du Centre Hubertine Auclert, de la préfecture de Police de Paris et l’influenceuse engagée Chloé de @GingerChloé.

Pour rappel, les logiciels espions de harcèlement (stalkerwares) permettent à un utilisateur de s’immiscer dans la vie privée d’une personne et peuvent être utilisés comme un outil de maltraitance dans les cas de violence domestique et de harcèlement. En installant ces applications sur l’appareil d’un utilisateur, les personnes peuvent avoir accès aux messages, aux photos, aux réseaux sociaux, à la géolocalisation, aux enregistrements audio ou caméra de leur victime (dans certains cas,en temps réel). Ces programmes fonctionnent en arrière-plan, à l’insu de la victime et sans son consentement.

L’usage des stalkerwares : une tendance à surveiller

En France, le Centre Hubertine Auclert explique qu’un tiers des organisations qui aident ces victimes ont signalé une augmentation de la cyberviolence lors du premier confinement (principalement du cyberharcèlement et des appels malveillants). Dans une étude de 2018 sur la cyberviolence exercée par les conjoints, le Centre Hubertine Auclert rapporte que 68% des femmes « ont le sentiment d’être surveillées ou traquées par leur partenaire ou leur ex ».

En 2019, Kaspersky a détecté une augmentation de 67 % par rapport à l’année précédente de l’utilisation des logiciels de harcèlement sur les appareils mobiles de ses utilisateurs au niveau mondial. Le nombre de détections de stalkerware en France au cours des 11 premiers mois de 2020 (de janvier à novembre) s’est élevé à plus de 845, ce qui est proche du total (près de 1052 détections) observé sur la même période en 2019.

 

iman_karzabiIman Karzabi, chargée de mission à l’Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert, nous fait part de son expérience : « Les violences au sein du couple sont un processus, il ne s’agit pas d’un acte unique comme on peut parfois le représenter. Les violences conjugales sont de plusieurs formes: physiques, psychologiques, sexuelles et généralement, elles se cumulent.«                                                                                                    

                                                        

ChloéChloé (@thegingerchloe), influenceuse engagée sur les thématiques du women empowerment, déclare: « J’ai été assez choquée d’apprendre que ces logiciels étaient vendus légalement sur la place publique. D’ailleurs la principale question des femmes avec lesquelles j’ai pu discuter, c’est pourquoi ces logiciels ne sont pas tout simplement illégaux. La méconnaissance quant à leur existence était frappante quand j’ai abordé le sujet pour la première fois.  » 

 


ArnaudArnaud Dechoux, responsable des affaires publiques au sein de Kaspersky France, ajoute : « Si les stalkerwares sont difficiles à repérer, notamment dans un contexte où ils sont inconnus, et donc où personne ne se méfie, il n’est toutefois pas impossible de les détecter, avec quelques outils et techniques. Dans un premier temps, dans les paramètres du téléphone, il est possible de vérifier si une application est exécutée  » en arrière-plan  » et utilise de la bande passante.« 

 

 

Anne SouviraAnne Souvira, commissaire divisionnaire chargée de mission cybercriminalité, cabinet du Préfet de Police de Paris, ajoute : « Il ne faut pas hésiter à venir faire une déposition, car plus nous aurons de cas, plus nous serons armés pour faire face à ces problèmes de harcèlement numériques. De plus aujourd’hui, sachez que la simple détention de ce type de logiciel – côté observateur – est passible d’une peine de l’ordre de 5 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende « 

Votre Smartphone fonctionne bizarrement ?

Il est difficile de déterminer avec certitude si un stalkerware est installé sur un smartphone. Il existe cependant certains signaux qui doivent retenir votre attention.

  • Augmentation de la consommation de données : les applications d’espionnage requièrent une connexion Internet pour transférer les données collectées. En cas d’augmentation soudaine et inexpliquée de la consommation de données, il est possible que le smartphone ait été infecté par un logiciel espion de harcèlement (stalkerware).
  • Une batterie qui se vide rapidement : en raison de l’activité constante en arrière-plan, les applications Stalkerware consomment beaucoup de mémoire, de CPU et de batterie. Cela ralentit les performances de votre propre smartphone. Par conséquent, toutes les applications ouvertes doivent être vérifiées régulièrement et il convient de vérifier quelle application utilise quelle quantité de ressources.
  • Applications inconnues ou non installées par l’utilisateur : afin d’éviter que des logiciels de surveillance ne soient installés sur l’appareil sans le consentement personnel de l’utilisateur, les propriétaires de smartphones doivent faire attention aux applications dont ils ne se souviennent pas s’ ils les ont installées.
  • En cas de doute : utilisez une protection de cybersécurité éprouvée, telle que Kaspersky Internet Security, pour vérifier votre appareil et découvrir si un logiciel espion de harcèlement (stalkerware) y a été installé.

Un événement en ligne pour y voir plus clair 

Voir la rediffusion de la table ronde en ligne, « Les stalkerwares : Et si la violence commençait dans votre smartphone? », organisée par Kaspersky :

Nous avons eu l’occasion d’échanger avec :

  • Chloé (thegingerchloe), influenceuse engagée sur les thématiques du women empowerment, du body positivisme et contre le cyber-harcèlement 
  • Iman Karzabi, chargée de mission à l’Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert
  • Anne Souvira, Chargée de mission aux questions relatives à la cybercriminalité à la Préfecture de Police de Paris
  • Arnaud Dechoux, responsable des affaires publiques de Kaspersky France


Dans le but d’informer le plus grand nombre de l’existence des stalkerwares, de mieux comprendre l’étendue de ce phénomène en France, d’en apprendre davantage sur les victimes, les recours possibles et sur les auteurs de ce type de pratique malveillante.

Liens utiles :

Que dit la loi face aux cyberviolences conjugales ?

Le site Je protège ma vie privée en ligne

Kit de sécurité

Violentomètre

Cyber-violentomètre

Victime de violences conjugales ? Appelez le 3919

Le tchat des forces de l’ordre spécialisé sur les violences sexistes et sexuelles

Tchat de l’association « En avant toutes »

Ressources

Coalition contre les stalkerwares

Conseils

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