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Vers l’âge de 15 ans et 9 mois, la plupart des jeunes femmes en Europe, en Israël et aux Etats-Unis ont déjà renoncé à une carrière dans la cybersécurité[1]. C’est là, selon une nouvelle étude de Kaspersky Lab, l’un des principaux facteurs expliquant les difficultés persistantes du secteur à attirer des recrues féminines, dans ses tentatives de réduire le fossé entre les sexes dans la sécurité informatique tout en répondant à la pénurie croissante de compétences.

Au début de cette année, Frost & Sullivan prévoyait qu’il manquera 1,8 million de professionnels de la cybersécurité d’ici à 2022. L’étude GISWS (Global Information Security Workforce Study), réalisée par le cabinet d’analystes pour l’(ISC)² et son Centre pour la cybersécurité et l’éducation, révèle que la situation est aggravée par le fait que les femmes ne constituent actuellement que 11 % du personnel de cybersécurité. Aujourd’hui, Kaspersky Lab, acteur mondial de la cybersécurité, publie les résultats d’une nouvelle étude, dans le but de comprendre pourquoi les femmes sont si peu nombreuses à choisir un métier dans ce secteur.

Selon Kaspersky Lab, la cybersécurité a besoin de redorer son image auprès des jeunes si ce secteur souhaite encourager davantage de femmes à rejoindre ses rangs. L’étude indique que la terminologie généralement associée aux rôles dans la cybersécurité – « hacker », par exemple – est considérée comme ayant des connotations négatives et a peu de chances d’attirer les jeunes femmes, dont deux sur trois disent vouloir s’orienter plutôt vers un métier qui les passionne.

En outre, un tiers des jeunes femmes pensent que les professionnels de la cybersécurité sont des « geeks » et un quart d’entre elles qu’il s’agit de « nerds », ce qui explique peut-être également en partie le fait que 78 % des adolescentes interrogées n’ont jamais envisagé une carrière dans ce domaine.

Réalisée en collaboration avec des experts, l’étude de Kaspersky Lab fait apparaître un problème de perception autour des métiers de la cybersécurité, ce qui, combiné au fait que les femmes font leur choix de carrière à un âge si jeune, ne facilite pas la tâche du secteur pour encourager celles-ci à entrer dans ces professions.

Tanguy de Coatpont, DG France chez Kaspersky Lab, commente : « Nous faisons partie d’un secteur dynamique et en plein essor mais où les femmes sont tout simplement sous-représentées. Malheureusement, il ressort clairement de notre étude qu’à l’heure actuelle, les jeunes femmes ne perçoivent pas la cybersécurité comme un métier viable ou attrayant à leurs yeux et qu’elles s’orientent donc vers d’autres voies dès leur adolescence, ce qui explique nos difficultés à les persuader de nous rejoindre. »

« Il est très certainement important d’aider les femmes à développer les compétences adéquates dans le cadre de l’école afin de faire tomber les barrières à l’entrée dans notre profession, et c’est d’ailleurs ce que disent un grand nombre d’études précédentes consacrées aux filières scientifiques et technologiques. Nous pensons cependant qu’il nous faut aussi changer l’image du secteur dans son ensemble et faire la promotion de ses métiers. Un aspect essentiel de cette démarche consiste à rendre ces carrières plus visibles et plus attrayantes, notamment en démontant les stéréotypes physiques et sociaux des « geeks informatiques », peu attractifs aux yeux du grand public », ajoute Tanguy de Coatpont.

Alors que 42 % des jeunes jugent important d’avoir un modèle représentant leur propre sexe dans leur carrière et que la moitié des femmes préfèrent travailler dans un environnement où les deux sexes sont uniformément répartis, Kaspersky Lab appelle à la présence d’un plus grand nombre de modèles féminins dans le secteur afin de promouvoir les métiers de la cybersécurité.

Stuart Madnick, professeur en technologies de l’information et fondateur du consortium interdisciplinaire du MIT pour l’amélioration de la cybersécurité des infrastructures critiques, observe : « Comme le montre l’étude de Kaspersky Lab, les jeunes femmes ne sont souvent pas informées, ne se sentent pas préparées et ne voient pas de modèles auxquels s’identifier pour les motiver à envisager un métier dans la cybersécurité. En particulier, nombre de personnes croient à tort que la cybersécurité est un travail strictement technique, exigeant de solides compétences en codage informatique. Même si cela est vrai pour certains postes, les menaces pour la cybersécurité proviennent souvent de failles dans la culture et les procédures d’une entreprise, par conséquent des compétences générales peuvent être aussi voire parfois plus importantes que les compétences techniques pour faire la différence. »

« Nous avons constaté que les salariés recherchent souvent un travail qui fait sens, qui a un impact dans un domaine important, tout en étant agréable et motivant. Or les métiers de la cybersécurité répondent à ces critères. Nous devons simplement repenser et améliorer notre façon de le faire savoir », conclut-il.

Pour en savoir plus sur les résultats et lire dans son intégralité l’étude intitulée 11%, Une étude pour comprendre pourquoi les femmes ne travaillent pas dans la cybersécurité, cliquez ici.

Méthodologie de l’enquête

L’enquête a été réalisée en ligne par Arlington Research pour Kaspersky Lab auprès de 4001 jeunes gens, répartis uniformément entre les deux sexes, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Israël et aux Pays-Bas. L’étude avait pour but de découvrir leurs centres d’intérêt, influences et caractéristiques, ainsi que leur connaissance et leur perception de la cybersécurité en tant que profession et future carrière.

Les personnes interrogées étaient âgées de 16 à 21 ans et poursuivaient toutes des études à l’université ou bien souhaitaient le faire.

[1] Age moyen : 15,8 ans

La plupart des femmes renoncent à une carrière dans la cybersécurité avant l’âge de 16 ans

Le problème d’image de la cybersécurité est au cœur de la fracture entre les sexes dans ce secteur, selon une nouvelle étude de Kaspersky Lab
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