L’étude Kaspersky “Myths and Reality of Digital world” révèle que 65% des Français pensent que les comptes des personnes décédées sont particulièrement sujets à l'usurpation d'identité. Tandis que 30 % des répondants jugent acceptable la reconstitution de la présence en ligne d’une personne disparue à l'aide de l'Intelligence Artificielle (IA), ils sont plus nombreux (41 %) à s’opposer catégoriquement à cette idée. Cette opposition illustre les nombreux questionnements qui persistent au sujet du respect de la vie privée sur internet.
Selon le rapport « Digital 2024 Global Overview » réalisé par Kepios, 95 % des internautes se servent des réseaux sociaux chaque mois. Le rapport estime à 282 millions le nombre de comptes nouvellement créés entre juillet 2023 et juillet 2024. Alors que de plus en plus de personnes interagissent en ligne et que leurs empreintes numériques s'étendent, les préoccupations relatives à la vie privée et à l'utilisation éthique des identités numériques deviennent de plus en plus pressantes.
Selon Kaspersky, la majorité des Français interrogés (65%) pensent que les identités des personnes décédées sont particulièrement sujettes à l'usurpation d'identité, car il n'y a souvent plus personne pour surveiller de ce qu'il advient de leurs informations publiées en ligne.
Plus de la moitié des personnes interrogées (61 %) pensent que la présence en ligne des personnes décédées pourrait être recréée grâce à l'IA. Face à cette possibilité, les réactions varient : 30% des personnes interrogées estiment qu'il est acceptable de recréer l'identité numérique d'une personne qui n'est plus en vie au moyen de photos, de vidéos ou d'autres souvenirs, tandis qu'une plus grande proportion des répondants y est formellement opposée (41 %).
Si 7 Français sur 10 sont convaincus que l’exposition à des images et des histoires concernant leurs proches disparus peut être une expérience perturbante, 41 % des répondants pensent qu’il ne devrait pas y avoir de délai limite pour retrouver des images, vidéos ou enregistrements relatifs à une personne disparue.
Une des seules mesures possibles pour avoir un pouvoir d’action sur son empreinte numérique post-mortem serait d'inclure des instructions à ce sujet dans son testament. A cet égard, 61 % des Français estiment que toute personne ayant une présence numérique devrait spécifier dans son testament ce qui doit être fait de ses données et de ses comptes de réseaux sociaux après sa mort.
« On ne pense que trop peu aux problèmes relatifs à la gestion de nos empreintes numériques. Cependant, les résultats de l'enquête soulignent un point essentiel : bon nombre de personnes sont conscientes que l’usurpation d’identité peut causer de gros ennuis aux utilisateurs et à leurs proches. Une fois ces risques connus, il est nécessaire d'adopter des mesures concrètes qui renforcent la protection de la vie privée et préservent les identités numériques. Grâce à cela, les individus peuvent sécuriser leur présence en ligne, quoi qu'il advienne », commente Anna Larkina, experte en analyse de contenu web chez Kaspersky.
Robin Kwiatkowski, chercheur du GReAT de Kaspersky, revient sur l’étude dans le podcast Monde Numérique.
Le rapport complet est disponible via ce lien.
À propos de l’enquête :
En juin 2024, Kaspersky a chargé Arlington Research de mener une enquête en ligne auprès de 10 000 répondants, afin d'explorer leur attitude vis-à-vis des superstitions numériques, du rôle de l'IA dans la vie de chacun et du thème de l'immortalité numérique. L'échantillon comprenait 1 000 répondants au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, et 500 en Espagne, en Italie, au Portugal, au Brésil, au Mexique, en Russie, au Kazakhstan, en Inde, en Chine, en Indonésie, en Turquie, en Asie du Sud-Est, aux Émirats arabes unis et en Afrique du Sud.