Le 9 février, la quatrième saison de You débarque sur Netflix, au cours de laquelle les fans vont pouvoir suivre une fois de plus les péripéties de Joe Goldberg, un jeune homme obnubilé à l’extrême par la vie des femmes qui l’entourent. Bien que les fans de la série se soient attachés au personnage de Joe depuis la première saison, la romantisation de son comportement soulève de sérieuses questions sur le phénomène du harcèlement - en ligne et hors ligne - dans notre société.
Un vecteur courant du cyberharcèlement est ce que l'on appelle le « stalkerware », un logiciel disponible dans le commerce qui peut être installé sur les smartphones en toute discrétion. Le stalkerware est une de ces technologies souvent utilisées dans les relations abusives, permettant à ceux qui y ont recours de surveiller la vie privée d'une personne à son insu. Les logiciels de harcèlement ont également été associés à d'autres formes de comportement violent.
Les stalkerwares en chiffre : 2022
Selon Kaspersky, 29 312 personnes ont été victimes de stalkerwares dans le monde en 2022, dont 365 en France. La France figure dans le top 3 des pays les plus touchés en Europe. Les chiffres peuvent sembler faibles, mais ce n'est malheureusement que la partie émergée de l'iceberg car nous disposons seulement des informations provenant des utilisateurs des solutions de sécurité mobile Kaspersky. Les cas recensés dans l’ensemble des pays montrent que le stalkerware est un phénomène mondial. La Coalition Against Stalkerware estime que l'utilisation de cette forme de logiciel dans le monde pourrait avoisiner le million de cas par an.
« Il est important de ne pas romantiser les comportements tels que ceux qui sont reproduits dans You. Il faut les dénoncer pour ce qu’ils sont : du harcèlement. Que ce soit en ligne ou dans le monde physique, le harcèlement et les logiciels de cyberharcèlement sont une forme de violence », déclare Arnaud Dechoux, responsable des affaires publiques chez Kaspersky France. « Les chiffres dissimulent des histoires vraies, qui affectent durablement les personnes qui en sont victimes. C'est pourquoi il est important de prendre des mesures actives contre ce phénomène. Afin de mieux comprendre les stalkerwares, Kaspersky partage ses connaissances avec la communauté cyber mondiale et aide les organisations à lutter contre le cyberharcèlement. Toutes les données et informations pertinentes sur cette question doivent être partagées dans l'intérêt des personnes touchées par les violences en ligne, afin de toujours améliorer le niveau de détection et de protection."
« Même si le cyberharcèlement se déroule par écran interposés, ses conséquences ont des impacts concrets dans la vie réelle de ceux qui le subissent, avec des effets psychologiques, physiques et sociaux à moyen et long terme que nous constatons quotidiennement dans nos centres anti-violence », explique Elena Gajotto, vice-présidente de Una Casa Per L'Uomo, une association italienne d'aide aux victimes. « Il est donc important d'insister sur le danger de ce phénomène, et d'inciter chacun à faire plus attention à sa sécurité numérique. À cette fin, nous sommes heureux de collaborer avec Kaspersky et tous les partenaires de la Coalition Against Stalkerware pour soutenir les victimes et mieux former les professionnels travaillant dans le domaine de la violence domestique. »
Aide pratique : Coalition Against Stalkerware et TinyCheck
En 2019, Kaspersky et neuf autres entreprises et organisations ont fondé la Coalition Against Stalkerware, qui compte aujourd'hui plus de 40 organisations membres à travers le monde. La mission de la Coalition est d'améliorer la capacité de détection des stalkerwares, de lutter contre les violences domestiques, de promouvoir le partage des connaissances entre les organisations à but non lucratif et les entreprises, et de sensibiliser le public à ce problème.
Les solutions de cybersécurité grand public de Kaspersky protègent contre les stalkerwares, en analysant régulièrement les appareils et en affichant des avertissements clairs et appropriés, ainsi que des actions recommandées en cas de détection. De plus, Kaspersky a développé l'outil open-source gratuit TinyCheck, qui permet de détecter les stalkerwares de manière simple, rapide et non invasive sur un appareil affecté, sans alerter l'auteur du crime. TinyCheck est un outil sécurisé : il ne lit pas le contenu des communications d'un individu, n'interagit qu'avec les serveurs en ligne/IP connectés à l'appareil intelligent et ne sait pas avec qui un individu communique ou ce qui est dit dans ses discussions, et l'enregistrement du réseau de l'appareil analysé n'est pas partagé avec Kaspersky ni avec les tiers qui reçoivent ces données. Toute l'analyse est effectuée localement.
Recommandations de Kaspersky aux personnes touchées par un stalkerware
● Adressez-vous à une organisation de soutien locale : pour en trouver une près de chez vous, consultez le site Web de la Coalition Against Stalkerware www.stopstalkerware.org/. Le site Web comprend également une vidéo explicative, qui fournit des informations utiles aux victimes pour mieux reconnaître les signes avant-coureurs des logiciels de harcèlement et recommande d'autres mesures et comportements à prendre ou à éviter.
● N'essayez pas d'effacer le logiciel de harcèlement, de modifier les paramètres ou de manipuler votre téléphone. Cela pourrait alerter votre agresseur potentiel et entraîner une escalade de la situation. Vous risquez également d'effacer des données ou des preuves importantes qui pourraient être utilisées dans le cadre d'une poursuite judiciaire.
● Soyez attentif aux signaux d'alerte : une batterie qui se vide rapidement en raison d'applications inconnues ou suspectes, applications nouvellement installées avec un accès suspect à l'utilisation et au suivi de votre localisation, ou avec des fonctions qui ne sont pas logiquement explicables, etc...
● Vérifiez si votre paramètre "sources inconnues" est activé, car cela peut être le signe qu'un logiciel indésirable a été installé à partir d'une source tierce. Il est important de noter que les signes ci-dessus ne sont que des symptômes d'une possible installation de stalkerware, et non une indication définitive.
● Utilisez une solution de cybersécurité fiable, comme Kaspersky Free sur Android. Toutefois, si l'on soupçonne qu'un stalkerware est déjà en cours d'exécution sur le smartphone, cela ne doit être fait qu'après une évaluation des risques de la personne concernée, de préférence avec une organisation de soutien. Le cas contraire, l'auteur pourrait remarquer la solution de cybersécurité récemment déployée.
Recommandations de Kaspersky pour protéger son appareil mobile de l’installation d’un stalkerware :
● Protégez votre téléphone avec un mot de passe fort que vous ne partagez jamais avec votre partenaire, vos amis ou vos collègues.
● Vérifiez régulièrement les autorisations des applications installées : les applications de harcèlement peuvent être déguisées sous un faux nom d'application.
● Supprimez les applications qui sont rarement ou jamais utilisées.
● Vérifiez votre historique de navigation personnel : Pour télécharger un stalkerware, l'auteur doit visiter des sites Web que l'utilisateur concerné ne connaît probablement pas. Il se peut aussi qu'il n'y ait pas d'historique du tout si l'auteur de l'attaque l'a supprimé.
● Déployez une solution de cybersécurité robuste qui protège contre tous les types de menaces mobiles et vérifiez régulièrement l'appareil.